Août 2013. Cela faisait environ 9 mois qu'Eulalie était arrivée à Grimsby, qu'elle avait perdu ses deux parents, qu'elle avait commencé une nouvelle vie entouré de zombie. Jamais elle n'aurait pensé qu'un tel événement se produirait un jour. Et pourtant, c'était ce qui s'était passé. Un virus apparemment. Ils étaient condamnés à vivre dans la peur de se faire mordre ou griffer à tout moment. Contrairement à d'autres de la ville, Eulalie avait eu la chance de recevoir une éducation assez sportive grâce à son père. Lui qui voulait qu'elle se défende face à des garçons trop lourds, c'est face à des rôdeurs qu'elle mettait en pratique ses leçons de judo ou de tir à l'arc. Eulalie ne remercierait jamais assez ses parents de lui avoir enseigné tout ce qu'elle sait. Sa mère, c'était plutôt l'intellect notamment l'anglais qu'elle parle couramment maintenant mais qui n'est pas sa langue maternelle. Son père c'était au niveau sportif évidemment. Il avait peut-être omis de lui enseigner le courage. En effet, après que son père se soit fait attaqué par un troupeau de zombies, le faisant devenir un des leurs, Eulalie n'avait pas réussi à tuer définitivement son père. 9 mois qu'elle redoutait donc de croiser son père. Mais peut-être qu'il avait été tué par quelqu'un d'autre. Mais elle ne préférait pas y penser. Non, elle voulait le voir avant qu'il ne rejoigne sa mère. Quoi qu'il en soit, Eulalie était allé de l'avant. En 9 mois, elle avait eu le temps de se reconstruire, de rencontrer du monde et de se faire une place au sein de Grimsby. Elle était en charge de la sécurité avec certains habitants. Mais elle était également en charge de la sécurité lorsqu'il y avait un ravitaillement de la ville. Elle se chargeait d'assurer la sécurité des personnes qui cherchaient et ramenaient les vivres. Ceci lui permettait de sortir de cette ville. Car même si ça permettait d'être dans un endroit sur – et encore, il y avait déjà eu quelques zombies féroces dans la ville – c'était une prison doré. Eulalie n'était pas quelqu'un de passif. Il fallait qu'elle bouge, qu'elle fasse des choses. Assurer la sécurité c'est pas trop mal. Mais cela consiste essentiellement à faire des rondes. Alors dès qu'elle le pouvait, Eulalie sortait de la ville. Ce n'était pas conseillé, voire peut-être même interdit mais tant pis. Elle le faisait avec discrétion. Et puis, elle ne sortait jamais seule de la ville. Elle n'était pas non plus suicidaire hein ! La plupart du temps, elle y allait avec Jeremiah. C'était grâce à lui qu'elle était vivante, qu'elle avait pu rejoindre la ville sans mourir, enfin sans devenir un zombie. Depuis, leur relation était assez étrange. Elle n'avait jamais autant eu d'attirance pour quelqu'un. Mais elle n'arrivait pas encore à déterminer si c'était uniquement physique ou bien si c'était bel et bien un coup de cœur. En même temps, Eulalie n'avait pas forcément eu beaucoup de petit copain dans sa vie à cause de son père. Il aimait bien leur faire peur et les faire fuir. Enfin bon, heureusement, elle avait eu ses expériences, derrière le dos de son père par contre. En repensant à ça, Eulalie fut assez nostalgique. Ces parents lui manquait atrocement.

Le soleil peinait à se montrer. Il y avait un petit vent frais mais la chaleur manquait. En même temps, c'était l'Angleterre. Ce pays n'était pas très réputée pour son beau temps. Dans ces moments là, sa France natale lui manquait beaucoup. En Août, il faisait beau, chaud. Un temps idéal pour aller se baigner entre amis. Enfin maintenant, ça serait plutôt accompagné de zombie mais bon, qu'importe. Eulalie était sorti de son lit depuis déjà quelques heures. Elle se préparait tranquillement. La veille, elle avait reçu une lettre de Jeremiah. Encore une lettre. C'était bien beau de s'écrire – elle adorait ça même – mais elle voulait le voir en chair et en os. Bon, ça ne faisait que trois jours qu'elle ne l'avait pas vu. Mais au final, ces trois jours furent plutôt long. Dans sa lettre, Jeremiah lui rappelait que sa proposition de rejoindre les nomades tenait toujours. Eulalie n'avait toujours pas pris de décision. Elle avait réussi à reconstruire sa vie, ici à Grimsby. Elle avait réussi à trouver une certaine place, à rencontrer des personnes avec qui elle s'entendait plus au moins bien. Donc partir d'ici pour aller dans un endroit où elle ne connaissait que Jeremiah – bien qu'il soit quelqu'un de très important pour elle – c'était pas évident. C'était peut-être même impossible. Puis le chef de la ville était plutôt sympa avec Eulalie, elle ne pouvait pas le trahir comme ça ! Bref. Eulalie repensait à tout ceci en préparant son sac. Elle y prit des vivres, de quoi boire, manger. Elle prit évidemment ses armes et des munitions – des flèches pour son arc et son arbalète. Elle n'oublia surtout pas la photo de ses parents, son petit carnet et son stylo. Elle prit également un tee-shirt de rechange ainsi qu'un jean. Elle n'avait pas énormément d'affaire. Ça tenait dans un sac. Mis à part les armes. Elle du ranger son arc dans le dos et tenir l'arbalète dans une de ses mains. Dans sa botte se trouvait sa dague. Sac à l'épaule, elle était prête. Elle prit la direction de la sortie de la ville. Jeff l'attendait comme Jeremiah l'avait dit dans sa lettre. A croire qu'il avait tout prévu. Eulalie avait essayé de rejoindre la porte assez discrètement pour qu'elle ne croise pas un collègue de la sécurité, du genre Castiel. Et elle avait réussi, personne ne l'avait suivi, personne ne savait qu'elle était partie et maintenant elle était dehors. Un jeune homme l'attendait patiemment, adossé contre le mur. Lorsqu'elle croisa son regard, un large sourire s'afficha sur le visage de la brunette. Elle était ravie de le revoir. Comme à chaque fois qu'elle le revoyait. Eulalie se dirigea vers lui. Elle lui déposa un baiser sur la joue mais pas très loin des lèvres – taquine la petite hein ! « Contente de te voir Jerem' ! » Eulalie balaya les alentours du regard. D'abord pour vérifier qu'il n'y avait aucuns rôdeurs. Mais surtout pour chercher un moyen de locomotion. Mais elle ne trouva rien. Quoi ? Ils allaient y aller à pied ? C'était légèrement dangereux. Puis Eulalie était chargée. Elle se tourna vers le grand brun. « Tu aurais du me prévenir qu'on allait y...J'ai rien dis. » Eulalie s'était stoppée net car elle savait qu'il y avait bien un moyen de locomotion quelque part puis Jeremiah n'avait presque aucunes affaires sur lui. Et même si elle ne connaissait pas beaucoup Jeremiah, elle savait qu'il ne partait jamais sans un arsenal d'armes. « Me ferais-tu l'honneur de m'amener à mon carrosse ? » On repassera pour l'humour, ce n'était pas le point fort d'Eulalie de faire des blagues. Mais si personne ne faisait de blague alors la vie serait encore plus triste qu'elle ne l'était déjà. Mais cela ne semblait pas embêter Jeremiah. Eulalie lui adressa un petit sourire avant de le suivre dans une direction qui les faisaient déjà éloigner de la ville. Le 4x4 les attendaient quelques mètres plus loin. Mais ce dernier semblait déjà occupée par des rôdeurs. Comme s'ils pouvaient contrôler ce genre d'engin. N'importe quoi. C'était des écervelés. Ils étaient juste autour, attendant de la chair humain. Et l'arrivée de Jeremiah et Eulalie leur permettait d'espérer pouvoir se nourrir. Ça commençait bien ce petit raids !

Des personnes qui sourient malgré l'apocalypse qui s'était abattue sur la terre, ça fait toujours du bien. Ça permettait d'avoir un peu d'espoir, que tout n'était pas perdu et qu'il était possible de continuer à vivre malgré les épreuves. C'est ce qu'elle pensait lorsqu'elle passait du temps avec Jérémiah. Elle était contente de le revoir, comme d'habitude. Et comme d'habitude, elle s'était un peu amusé en lui disant bonjour. Un bisou assez bien placé qui pouvait en dire long sur la relation qu'ils entretenaient tout les deux. Quelques nuits ensembles, une alchimie bien visible mais rien d'officiel. Pour l'instant ça ne semblait gêner ni l'un ni l'autre. Puis, actuellement, il n'y avait de la place que pour la survie, et non pas pour l'amour et la niaiserie. Enfin ce que Eulalie se disait. « Recommence voir à me dire bonjour comme ça ? » Eulalie ne pu s'empêcher de lui adresser un petit sourire en roulant des yeux. « Peut-être plus tard. » lui annonça-t-elle d'une manière assez taquine. Puis elle ferma les yeux lorsqu'il lui donna son bisou sur la joue. Étrangement, il semblait avoir duré. Juste une sensation ou bien réalité ? Quoi qu'il en soit, les retrouvailles étaient faites. Ils pouvaient partir en expédition.

Jérémiah avait décidé de jouer sur la carte de la galanterie. Il avait pris le sac d'Eulalie ce qui lui permit d'avoir son épaule libre. Elle se le massa discrètement. « Tu me connais si mal que ça ? Moi me déplacé à pied ? C'est de dernier recours tu sais. » Il est vrai que peu de personne se déplaçait à pied. C'était tellement dangereux et lent. A pied, un raids durerait au moins plusieurs semaines avec pleins d'attaque de zombie où l'issue risquait plus d'être la mort qu'autre chose. « Oui. C'est vrai. Ça ne devrait même pas un recours tellement c'est suicidaire. » Mais bon, il ne fallait pas croire que la voiture permettait d'échapper à des attaques de zombie. La preuve en image. Alors qu'ils avaient marché dans une certaine direction pendant quelques minutes, s'éloignant de la ville, ils étaient arrivés pas loin de la voiture. Sauf que cette dernière était occupée par des zombies. Normal ! Des zombies qui semblaient vouloir conduire. Ça n'allait pas être possible. Eulalie se senti tirer dans une  nouvelle direction. Jeremiah l'avait amené derrière un arbre. Oui, c'était mieux de rester caché le temps de se mettre d'accord sur ce qu'ils allaient faire pour rejoindre la voiture sans perdre leur vie. « J'ai qu'un couteau de chasse et un revolver. Bien sur, le reste est dans la caisse. Si je tire, la ville sait qu'on est sortit, si je m'approche, je suis mort. Tu peux tiré depuis ici ? » Aie. Elle était donc la seule à pouvoir utiliser ses armes. Eulalie afficha un léger sourire pour répondre à la question de Jérémiah. Évidemment qu'elle pouvait tirer depuis ici. « Je te couvre. » Eulalie hocha légèrement la tête. Elle ne sorti pas sa dague de sa botte. Ce n'était pas une grande fan du combat rapproché. Elle préférait largement les armes de jet. Du coup, son arc et sa dague allaient être ses meilleurs alliées pour l'aider à atteindre la voiture. Eulalie regarda discrètement le nombre de rôdeurs présent autour de la voiture. 7 zombies. Eulalie regarda le nombre de flèches qui lui restait. Environ 10. Bon, elle n'avait pas beaucoup le droit à l'erreur. De toute façon, tirer sur les zombies, c'était comme tirer dans des cibles. Le centre de la cible serait ici la tête. Eulalie déposa son arbalète à côté de Jeremiah. Elle préférait n'utiliser qu'une seule arme : son arc. Elle le prit donc puis encocha sa première flèche. Elle se dégagea de sa cachette puis tira sa première flèche. Elle ne manqua pas sa cible. Puis ça s'enchaîna assez rapidement. Ils n'avaient pas que ça a faire. Malheureusement, cette rapidité fit qu'elle manqua plusieurs fois sa cible. Enfin, elle arrivait à toucher les zombies mais pas leur crânes. Il lui restait un zombie, une flèche. Elle n'avait pas forcément le droit à l'erreur car au fur et à mesure, elle avait avancé, laissant Jeremiah derrière. Et elle ne pourrait pas courir récupérer son arbalète pour finir d'abattre le zombie. Elle devrait le finir à la dague. Eulalie souffla, prit une grande inspiration puis tira. Et Paf. La flèche vint finir sa route entre les deux yeux blanc du rôdeur. Eulalie était vraiment ravie et ça pouvait se lire sur son visage. « Voie dégagée ! Tu peux venir ! » cria-t-elle à l'adresse de Jeremiah qu'elle avait laissé à quelques mètres d'elle. Eulalie se dépêcha de regagner la voiture, sans forcément penser qu'il pouvait y avoir des zombies dans les alentours mais assez bien cachés grâce à des hautes herbes, par exemple. Car elle ne monta pas dans la voiture. Non, elle décida de reprendre les flèches qu'elle avait tiré. C'est un peu dégoûtant, c'est vrai. Mais les flèches, c'était dur d'en trouver des bonnes donc elle voulait les garder, point. « C'est vraiment dégueulasse. Des zombies morts. »