les noces rebelles (castiel)

les noces rebelles ...

Tu es à lui, tu es une partie de lui-même. Parviendrais-je un jour à t'en détacher ? J'essaie de t'intéresser à notre monde, je t'ai fait entendre du Mozart et du Bach, je t'ai montré des photos de Paris, de New-York, de Brasilia, je t'ai parlé de l'histoire des hommes, de celle du moins que nous connaissons et qui est notre passé, si bref à côté de la durée immense de ton sommeil. En vain. Tu écoutes, tu regardes, mais rien ne t'intéresse. Tu es derrière un mur. Tu ne touches pas notre temps. Ton passé t'a suivie dans le conscient et le subconscient de ta mémoire. Tu ne penses qu'à t'y replonger, à le retrouver, à le revivre. Le présent pour toi, c'est lui.

Elle avait traversé des villes infestées de rôdeurs pour arriver jusqu’à Grimsby, elle en avait tué des dizaines, son bébé contre son dos, maintenu par une grande étoffe de laine qu’elle avait volé dans une maison inhabitée. Et elle était arrivée depuis un peu plus d’une semaine, accompagnée de trois personnes, ses compagnons d’infortune. Rafe, celui dont elle était le plus proche. Monroe, qu’elle avait rencontrée à la sortie de Londres, et Jo, homme très secret dont elle ne connaissait même pas le prénom en entier. A la base ils étaient onze, mais n’avaient survécus qu’eux quatre, et son bébé.
En arrivant à Grimsby ils lui avaient demandé quelles étaient ses capacités, en quoi elle pouvait leur être utile. Elle ne savait pas cuisiner et n’avait aucun talent infirmier, mais elle savait se battre, elle savait viser, elle était devenue une archer hors pair. C’est ainsi qu’ils lui avaient donné le poste de garde. Et sa première garde allait avoir lieu aujourd’hui. Elle descendit rapidement les marches grinçantes de leur nouvelle demeure, elle avait attaché ses cheveux, mit un jean troué à de multiples endroits, un t-shirt à bretelles qui demeurait plus ou moins en bonne état et des sortes de converse roses usées qu’elle avait trouvées deux semaines plus tôt. Elle regarda son fils allongé sur le canapé et alla l’embrasser. « Monroe, tu gardes Castiel ? Ma garde commence dans dix minutes. » Monroe regarda Aurore avec ses grands yeux noirs intenses en se rongeant un ongle. « Hm, vas-y, tu sais bien que j’adore pouponner. » La jeune mère émit un petit rire, en effet ce n’était pas le genre de Monroe, elle n’avait pas tellement le style d’une baby-sitter, mais Aurore avait confiance en elle plus qu’en n’importe qui. Elle aurait pu demander à Rafe de garder son fils mais elle s’était rendu compte très vite que finalement elle n’avait pas envie qu’il tienne un rôle si important dans la vie de son enfant. Son père était Castiel et jamais personne ne pourrait le remplacer, ni dans l’éducation de son fils, ni dans le coeur d’Aurore. Evidemment elle trouvait agréable la tendresse et l’amour qu’il lui apportait, mais la cicatrice de la mort de Castiel était toujours béante.

Aurore attrapa son arbalète et claqua la porte derrière elle, malgré sa douceur constante elle avait toujours eu un problème avec la fermeture des portes. Elle les claquait constamment. Elle trouva la muraille sans grande difficultés, il n’y avait que cela autour de la ville. On lui avait dit de se rendre à côté de la tour nord, que son coéquipier se trouverait là et qu’il lui enseignerait les petites choses à savoir pour être garde à Grimsby. La tour nord était la tour principal et elle aperçu un homme de dos, capuche vissée sur la tête, vers lequel elle se mit en marche. Des larmes lui montèrent aux yeux tandis qu’elle se rapprochait de l’étranger. C’était comme ça à chaque fois que quelque chose ou quelqu’un lui rappelait Castiel, c’était si douloureux. Une nouvelle fois elle ne put oublier que sans son fils, elle se serait tuée depuis longtemps pour ne pas avoir à vivre dans un monde ou son mari n’était pas. Une fois arrivée à sa hauteur, elle s’attendit à ce que l’homme à la capuche se retourne vers elle, mais il n’en fit rien, les yeux sans doute fixés sur l’horizon. Elle prit les devant et se présenta, ayant vaguement l’impression de parler au dos de l’homme. « Enchantée. Aurore Davelghem. »

∞ les noces rebelles.

Aurore Davelghem. La blague était de très mauvais goût. Pourtant, cette voix me semblait familière et alors que croyais l’avoir oubliée, enfermée dans ma mémoire, elle résonna en moi et m’obligea à tourner vivement la tête. Devant moi se tenait l’amour de ma vie, ma femme que je croyais morte et je fus soudain pris de vertige. Je titubai un peu, les yeux rivés vers elle. Cette beauté troublante que j’avais connue était à présent dénuée de volupté et de grâce, mais quelque chose dans cette déchéance la rendait plus belle encore. Elle était à la fois forte et malheureuse, et ses yeux scintillaient d’une lueur que je n’avais jamais vue chez elle. « Aurore Davelghem … » répétai-je, la voix tremblante. Je clignai des yeux pour retenir les larmes qui menaçaient de déborder et me précipitai vers elle pour la serrer dans mes bras, ahuri. « Tu es vivante. » Pas de doute, c’était bien elle. Différente, changée, murie peut-être, mais bien elle. « Est-ce que tu sais ce que ça fait de penser depuis des mois que tu étais morte ? » J’avais conscience d’avoir utilisé un ton un peu trop dur, mais Aurore savait que seul le désespoir m’aidait encore à tenir debout, du moins elle le comprendrait vite. « Quand j’ai vu tout ce sang dans la chambre, j’ai cru que … Que … Enfin … » Je ne trouvais même plus mes mots, l’émotion serrait ma gorgée desséchée par le manque d’eau. Je me tus pour regarder son visage et, du bout des doigts, je dessinai le contour de son visage plus mince encore qu’autrefois, ses lèvres que j’aimais tant, son regard noisette et sa tenue qui, bien qu’elle soit loin d’être féminine et en bon état, lui allait bien et lui donnait l’air d’une aventurière. « Où tu étais ? J’ai eu tellement peur … » Je la serrai encore dans mes bras, terrifié à l’idée qu’elle puisse m’échapper de nouveau. Je me demandai encore s’il s’agissait d’un rêve ou si j’étais bien réveillé, et ma peine ne s’amoindrissait pas comme elle l’aurait dû. J’aurais dû sauter de joie, crier au monde entier à quel point elle était belle et je l’aimais. Mais non. Elle était là, et j’étais là, et quelque chose avait changé. Quelque chose d’infime, mais qui s’était répandu entre elle et moi, dans nos esprits et nos cœurs, quelque chose que je ne pouvais pas expliquer. Quelque chose craqua plus loin et des oiseaux s’envolèrent. Tous sens en alerte, j’attrapai sa main et l’attirai à ma suite. « Viens, ne restons pas là. » Nous n’étions pas seuls à patrouiller, aussi ils pourraient nous excuser pour quelques minutes d’absences. De toute façon, j’étais prêt à accepter n’importe quelle punition : j’avais retrouvé Aurore et c’était bien là le plus important. Ce n’était pas le monde que j’aurais aimé lui offrir. Elle méritait ce qu’il y avait de plus beau sur Terre, être couverte d’or et de diamant, mais surtout aimée et choyée comme le plus beau des trésors. Au lieu de ça, nous nous retrouvions dans la forêt, entourés de rôdeurs, les vêtements et les cheveux crasseux, après avoir passé des mois loin l’un de l’autre. J’aurais donné n’importe quoi pour que tout cela ne soit qu’un cauchemar, qu’on se réveille dans le lit du manoir qu’on avait acheté dans le sud de la France et que ces huit derniers mois s’évaporent dans les tréfonds de notre subconscient au fil de la journée. Je me laissai glisser contre un arbre et soupirai, avant de prendre ma tête dans mes mains. « J’en reviens pas. T’es bien là, hein ? Tu ne disparaîtras plus ? »

Lorsqu’il se retourna je crus que j’étais morte, et je regrettai instantanément de ne pas avoir mis fin à mes jours bien plus tôt, afin de vivre un pareil bonheur. « Aurore Davelghem ... » Sa voix. Je ne pouvais pas rêver sa voix, je ne pouvais pas être morte même si tout cela était trop beau pour être vrai. J’entendais ses mots, ses phrases, mais je ne répondais pas immédiatement. Je l’écoutais, c’était tout. Et dans le fond, c’était déjà beaucoup. Des mois entiers que je n’avais pas entendu sa voix, et surtout des mois entiers que j’avais dans l’idée que je ne l'entendrai plus jamais. Je le serrais dans mes bras, enfouissait mon visage contre le creux de son épaule, comme avant. Avant. C’était tellement bien avant, chez nous, dans nos draps chauds, nos corps entremêlés, nos coeurs à l’unisson. Il me disait que j’étais vivante, qu’il avait souffert de me croire morte, et qu’il en était persuadé depuis qu’il avait vu des flaques de sang dans notre chambre. S’il savait combien j’avais souffert moi aussi de cela moi aussi, et combien de choses j’avais à lui dire. « Tu n’imagines pas combien j’en ai souffert aussi, et ce que j’ai du traverser sans toi. Tu n’imagines pas Castiel ... » Il avait tellement changé et était resté le même en même temps. Ses yeux s’étaient creusés, il avait maigri, sa peau était halée à cause du temps qu’il avait passé dehors. Mais il n’en était que plus beau, en avait tiré un charme certain. Merde, il était vivant. Bordel, il vivait tout ce temps. Il était vivant quand j’avais mis au monde son fils, vivant quand j’étais tombée dans les bras de Rafe. Je ne comprenais plus, tout m’échappait. J’avais trompé l’homme de ma vie. J’avais trompé Castiel, mon mari. Il me demanda où j’étais pendant tout ce temps, me dit qu’il avait eu peur. S’il savait ... « Je ... j’étais ... partout et ailleurs. Un peu partout. Je ne sais pas où j’étais, j’en sais rien. » C’était la vérité. Vers la fin de ma grossesse, je subissais tout, j’étais perdue, je suivais mes amis, c’était tout. J’aurais voulu le prendre dans mes bras une nouvelle fois mais dérangé par le bruit des autres gardes, il m’emmena plus loin, se laissant glisser contre un arbre, son visage caché dans ses mains.
Je m’assis devant lui, et pris ses mains dans les miennes, plongeant mon regard dans le sien si clair. « Jamais. Je ne partirai jamais. » Je posais mes lèvres sur les siennes, délicatement. Ses lèvres étaient chaudes, comme toujours. Plus sèches qu’avant, mais brûlantes, et cette chaleur me faisait du bien. Lorsque nos lèvres se décollèrent, quelque chose se déchira en moi, cicatrice de tous ces mois passés sans lui, et je fondis en larmes, arrivant avec peine à m’exprimer entre deux sanglots. « Il faut que je te parle Cas’. Il faut que je te le dise, tout de suite, sinon je ne te le dirai jamais. » Je me levais, regardais l’horizon, sans trouver un point de repère, les yeux embués de larmes. « Je te croyais mort ! Il y avait tellement de sang dans la chambre et tu étais mort ! J’étais seule et en même temps j’étais deux, je devais me battre pour deux, je me serais tuée pour te rejoindre sinon. » C’était tellement dur à dire ... « J’étais enceinte de toi Cas. Je voulais te l’annoncer le soir de l’invasion. Je portais ton enfant ... Et j’ai rencontré un homme, il m’a soutenu et je crois que je serai morte sans lui, notre fils aussi. Je t’ai trompé Castiel. Je me trouve dégueulasse, je te croyais mort, mais je t’ai trompé. » Je ne savais plus ce que je disais, je me mélangeais entre deux déclaration : celle de mon aventure avec Rafe et celle de la naissance de notre enfant. « Je l’ai appelé Castiel, il faudra que tu lui trouves un autre prénom. » Je me laissais tomber à genoux par terre. « Je t’aime. Je suis tellement désolée ... »

∞ les noces rebelles.

J’avais énormément de mal à comprendre ce qu’elle disait, choqué, meurtri, le cœur ensanglanté. Je l’observai l’air béat, tentant de déchiffrer le moindre de ses mots, de ses regards. Elle mélangeait tout, me balançait à la figure tout ce qu’elle avait à dire. Je me relevai, les yeux écarquillés. « Attend, arrête Aurore. » répondis-je d’un ton sec. « Déjà, tu dis qu’on a enfant qui est là quelque part, à Grimbsy ? Un bébé ? » La réponse coulait de source, mais c’était extrêmement difficile à réaliser. Je ne l’avais pas vue enceinte, je n’étais même pas au courant. Et maintenant elle avait accouché, et ce bébé allait grandir dans un monde ignoble qui ne méritait pas qu’un enfant y naisse. « Il est en sécurité, au moins ? » Le cœur serré, j’essayai de me calmer mais la douleur et la fureur m’empêchaient de reprendre le contrôle. J’avais toujours été quelqu’un de violent et colérique et, même si je n’avais jamais touché un seul cheveu d’Aurore, c’était plutôt impressionnant à voir. Depuis que j’étais à Grimsby, ça empirait largement. Mais l’enfant que je n’avais pas connu n’était pas le seul sujet que j’avais envie d’aborder et je ne me gênai pas pour le mettre sur le tapis : « Tu n’étais peut-être pas si attachée à moi pour me remplacer aussi vite … » Mon air furieux se transforma en une profonde tristesse et mes épaules s’affaissèrent. Il fallait que je marche, sinon j’allais m’écrouler. J’avançai lentement, main crispée sur mon arme. Un autre homme osait partager le lit de MA femme. S’il s’était trouvé devant moi, je l’aurais sans doute tué. « Il n’a pas intérêt à venir me voir, sinon je le massacre. Elevez-bien ce gosse, tous les deux. Moi j’ai une patrouille à faire. » J’accélérai le pas, conscient de la dureté de mes propos. C’était tout bonnement insupportable, un coup de couteau en plein cœur aurait été moins douloureux. Je me refusai à la regarder, préférant la laisser derrière moi comme si elle avait été une étrangère. Ces neuf mois de séparation avaient tout gâché, détruit la seule chose de positive qu’il me restait : ce souvenir de la femme parfaite que j’avais d’Aurore. En l’espace de quelques secondes, j’avais tout perdu. Absolument tout. Je me refusai à pleurer, ayant déjà assez mal à la tête comme ça. J’avais un fils. Ma femme avait quelqu’un d’autre dans sa vie. Elle était là, derrière-moi, bien vivante. Je m’arrêtai, me retournai et fis marche arrière : je ne pouvais plus me séparer d’elle. Peu importe qu’elle ait quelqu’un d’autre, je lui ferais payer au bon moment. Il fallait que je la protège, qu’elle ne meure pas une deuxième fois. « Il t’a protégée. C’est tout ce qui compte. » dis-je en guise d’excuse, évitant soigneusement son regard. Je ne reconnaissais pas cette femme devant moi, mais j’apprendrais à la connaître. « Avec qui es-tu venue à Grimsby ? » J’espérai sincèrement que d’anciennes connaissances l’accompagnent. « Je suis là avec mon meilleur ami, Jeremiah, avec Aloïsia et Adrian, Romy et son frère, Alice, Corey et Dahlia, ma cousine allemande. Je suis content de voir que les gens les plus importants de ma vie ont été à mes côtés tout ce temps, ça m’a aidé à tenir. »

Il me stoppa dans mon discours. Il est vrai que je l’avais assommé de paroles et surtout d’informations, pas toutes agréables à entendre. Il revint tout d’abord sur notre enfant, me demandant quelques explications sans toutefois réussir à exprimer correctement ses interrogations. Il devait tout simplement avoir du mal à assimiler l’information, ce qui était normal. Il me croyait morte, et non seulement je ne l’étais pas, mais en plus j’avais donné naissance à son fils. Son ton était sec désormais quand il me parlait et je sentais mon coeur se déchirer. « Bien sûr qu’il est en sécurité. » Je devenais amère moi aussi. « La nuit de l’invasion, j’étais seule et exténuée, j’ai dormi sous un cadavre après lui avoir au préalable enfoncé mon parapluie dans la tête pour être certaine qu’il ne se réveille pas. J’ai porté notre fils pendant sept mois et demi, j’ai vomi mes tripes tous les matins et évidemment les envies de fraises ou de pistaches je me suis assise dessus ! J’ai accouché dans l’endroit le plus crade de la Terre et je n’étais même pas heureuse quand je l’ai vu, parce qu’il ne mérite pas de vivre dans un Enfer pareil. Alors oui, il est en sécurité je te le garantis. » Il fallait que je lui explique ce que j’avais traversé, il fallait qu’il comprenne que je n’avais pas bien vécu ces neufs mois sans lui comme il semblait le penser. C’est à cet instant qu’il m'assena des paroles assassines, me disant que je ne devais pas être très attaché à lui alors que je l’aimais plus que tout ce que j’avais aimé, plus même que ma mère et peut-être même plus encore que mon propre fils. Il me dit d’élever notre enfant avec mon amant et partir sans un regard. Je n’eus pas la force de lui courir après, ni de pleurer. Mes yeux restaient incroyablement secs et j’avais l’impression de souffrir encore plus que lorsque j’avais découvert tout ce sang dans notre chambre. Parce que maintenant il m’en voulait et j’avais l’impression de perdre pire que lui, je me sentais sur le point de perdre son amour. Je me demandais ce que j’allais faire à présent. Parce qu’il était clair pour moi qu’en sachant Castiel vivant, je ne pourrais pas prolonger ma relation avec Rafe et vieillir avec lui. Si je ne vieillis pas avec mon mari, je vieillirai seule, le coeur sec. Si jamais j’arrive à vieillir ...

J’entendis sa voix ou j’ouvris les yeux. Il était revenu, mon coeur rata un battement mais j’eus l’impression qu’il se remettait à battre et que dés lors que je serais loin de lui, plus un battement n’aurait lieu. Je ne le crus pas lorsqu’il se prétendit presque redevable de Rafe pour m’avoir protégé, il me mentait, mais j’espérais qu’avec le temps je lui ferai comprendre qu’il était le seul à avoir jamais existé dans mon coeur. Je restai plongée dans mon mutisme et l’écoutait me questionner sur mes compagnons et me lister ceux qui l’entouraient. Essentiellement des proches et je fus ravie d’entendre leurs prénoms, bien que désolée de ne pouvoir lui citer des proches en retour. « J’ai passé les deux premiers jours seule. Puis j’ai rencontré un groupe de trois personnes : Monroe qui garde le bébé actuellement. Elle a trente-quatre ans et était dans l’armée avant. Rafe, vingt-neuf ans, le frère de Monroe. Il faisait de la recherche en neurologie, sans être du tout médecin pour autant. Et Jo, âge inconnu, métier inconnu, je sais que c’est un homme peu bavard, c’est tout. Tu vois Cas je n’ai eu aucun proche auprès de moi ces neuf derniers mois, j’ai confié ma vie à des inconnus en qui j’aurais bien plus confiance qu’en ta propre famille aujourd’hui. Alors tu peux me reprocher mon aventure, je te l’aurais reprochée aussi, mais je n’avais pas ma soeur avec moi, pas mon frère, pas mes assistants, pas mes cousins, personnes. Et lui a été là quand j'étais faible, quand j'en avais besoin. » Je me levais pour être face à lui et le fixais, espérant qu’il soutienne mon regard. « J’ai voulu aller chercher ma mère le deuxième jour. Elle était morte, elle s’était suicidée. » Je le pris dans mes bras et le serrais aussi fort possible, parce que j'avais peur qu'il se détache de moi. « Tu es tout ce que j'ai à présent avec notre enfant Cas. Je t'en prie ne me quitte pas ... »

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